Episode 2
“Le Temps a fait son oeuvre. Diverses réflexions et prises de conscience nous sont venues au cours de nos accompagnements, tout au long de ces dernières années, et nous souhaitons les partager avec vous. Nous allons vous les proposer en "feuilletons". Et les webinaires seront aussi pour nous des moments d’échanges : au plaisir de vous y retrouver!”
Elisabeth & Jean-François
Ces dernières années nous ont bousculés.
A différents niveaux.
Nous ne parlons pas là uniquement des phases liées aux COVID et confinements.
Celles-ci ont constitué une accélération, certes.
Mais juste avant, ce Monde de plus en plus “VICA” (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu) nous avait déjà largement mis à l‘épreuve.
La phase COVID en est à ce jour le point d’orgue.
Gageons qu’il n’y aura pas pire.
Et essayons d’agir en ce sens.
Car cela dépend majoritairement de nous.
Nombre d'événements lorsque nous nous intéressons à l'Histoire s’expliquent en mettant en parallèle l’évolution sociale, économique, historique, légale et politique du monde. Tous sont liés. Avec un tel emballement du système dans sa globalité, l’engouement pour l'intelligence collective est devenu tout à fait logique : les outils, les méthodes, les approches existantes pour réfléchir, prendre des décisions, trouver des solutions à des problèmes complexes ne suffisent plus. Et de fait, les approches classiques et essentiellement linéaires ne permettent plus d’explorer la complexité ni de favoriser l'émergence des solutions dont le monde a besoin. Nous avons assez de recul aujourd’hui pour analyser les démarches d’intelligence collective entreprises et comprendre leurs dysfonctionnements. Et il y a urgence désormais à en tirer les enseignements et à mettre en place les ajustements nécessaires.
Nous vous avons exposé précédemment les 3 premiers écueils, voici les suivants (accéder aux 3 premiers, c'est ici!).
Quatrième écueil : penser que nous avons besoin tout le temps, à tous les niveaux, d’Intelligence Collective. Bien évidemment, ce phénomène d’émergence absolument euphorisant peut se produire à tout instant, entre deux individus ou plus qui communiquent, échangent deux idées ou créent quelque-chose ensemble. Nous l’avons tous vécu (oui, c’est une généralisation!). Vous savez, cette énergie qui monte, ces idées qui fusent, cette Joie, la sensation de se perdre dans un mouvement d’échanges créatifs… Magique! Oui et…au-delà de cette Joie partagée, de cette énergie, de cette motivation totalement “boostées”, si je dois charger un fichier, exécuter une procédure, une opération de contrôle, l’enregistrement d'opérations comptables, et bien d’autres exemples ne présentant pas des degrés de complexité élevés, je n’aurai pas besoin de faire appel à l’intelligence collective des personnes en présence. Avancer de façon efficiente dans une organisation implique de savoir également faire ces nuances et de choisir en conscience la bonne posture individuelle au sein de collectifs matures.
Cinquième écueil : penser pouvoir faire l'économie d’un travail - développement - personnel. Tant au niveau du système accompagné que de l’accompagnant. Pouvoir emmener un système à un niveau implique de s’amener d’abord soi-même au moins au même niveau, et avoir la capacité d’en créer le contenant, la part d’ombre et de lumière, le “Wow” et le dégénératif. S’y attendre. Ne pas sombrer dans l’utopie et l'inconséquence. Et on ne peut emmener aux autres que ce que l’on a expérimenté soi-même, traversé, c’est cela, qui vient à travers soi.
Sixième écueil : penser pouvoir emmener un système, une méthodologie, sans partir de ce qui existe déjà dans l’organisation. Chaque organisation a un langage, et l'IC ne s’accompagne pas de la même façon dans une structure privée ou publique que dans un système associatif, ONG ou encore scolaire. Là encore, on ne peut emmener aux autres que ce que l’on a traversé. Un cadre existe, des règles, qui portent la générativité. Le fun sans le cadre emmène au chaos. Le cadre sans le fun…au moins un manque d’énergie et donc à terme la mort.
La joie, le fun, la créativité, oui. Mais pas que. Avec la structure,le cadre, les rites, la culture portés par l’organisation. Apporter un changement implique de partir de l’existant, de là où en sont les organisations. Pas de prétendre tout révolutionner de l'extérieur. Evoluer en conscience, et évoluer tout simplement, implique systématiquement un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur.
Septième écueil: penser que l'apport d'outils, de savoirs faire, est suffisant. On agit à ce stade à partir de l’Être, et non du Faire. Il est donc nécessaire d’avoir les idées claires sur ses capacités, comportements, état d’esprit, etc, et d’entamer un travail à partir de là. Des approches, des profils individuels existent qui nous permettent cela, avoir une cartographie assez claire de là où chacun en est, à titre individuel. Et ensuite, pouvoir s'engager en conscience individuellement pour construire des collectifs matures.
Elisabeth & Jean-François
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