Ou comment en finir avec notre conscience collective fractionnée.
Le monde est en "crise", cela n'a rien d'un scoop.
Sauf qu'à ce niveau de "crise", il s'agit clairement d'un changement de paradigme, et de la nécesssité de mettre en place, très vite, des actions concrètes et différentes.
A partir de l'Être, et non encore et encore du faire.
Quand les modèles existant ne parviennent plus à analyser des causes et à trouver des axes d'amélioration, cela signifie clairement aussi qu'il faut changer de modèle , n'est-ce pas?
A la base, je suis économiste. J'ai été bercée - entre autres - au PESTEL. Modèle traditionel qui s'intéresse aux aspects Politique, Economique, Social, Technologique,Ethique et Légaux, il trouve ses limites dans la complexité actuelle.
Détaillons : pourquoi ce modèle, et d'autres de la même "génération" ne suffisent plus?
Manque d'interconnexion entre les catégories : Le modèle analyse les facteurs séparément, mais notre monde fonctionne dans un système interdépendant où un facteur peut en influencer un autre de manière non linéaire (par exemple, la crise écologique alimente des tensions sociales et économiques).
Absence de dynamique temporelle : PESTEL est souvent utilisé comme une photo statique du contexte, alors que les crises actuelles évoluent rapidement et nécessitent une approche plus dynamique.
Faible prise en compte de l’incertitude et des ruptures : Le modèle PESTEL se concentre sur des tendances identifiées, mais il est moins apte à anticiper des événements imprévus, comme des crises systémiques (pandémies, guerres, effondrement climatique) ou des innovations disruptives qui bouleversent les équilibres.
Insuffisante intégration des dimensions humaines et éthiques : PESTEL traite peu de la manière dont les individus, les communautés et les organisations réagissent émotionnellement et culturellement aux crises. Or, dans un monde en crise, la capacité à mobiliser les parties prenantes et à aborder les dilemmes éthiques est cruciale.
Absence de perspective systémique : Les crises actuelles sont souvent des crises de système (par exemple, l'effondrement des écosystèmes ou des chaînes de valeur mondiales). Le modèle n'invite pas explicitement à analyser les interactions profondes entre les sous-systèmes mondiaux.
Qu'apporte alors l'intelligence du lien ?
L'intégration de l'intelligence du lien dans une analyse stratégique est non seulement pertinente mais essentielle dans un monde en crise. L'intelligence du lien se concentre sur les relations humaines, les interconnexions entre systèmes, et la capacité à collaborer, ce qui correspond parfaitement aux défis actuels qui exigent des approches plus inclusives et systémiques.
Une réponse à la fragmentation : Les crises actuelles fracturent les sociétés et les organisations. L'intelligence du lien permet de rebâtir la confiance et de travailler sur la coopération entre les parties prenantes, essentielles pour résoudre des problèmes complexes.
Mise en valeur des interdépendances : Dans des environnements systémiques, comprendre les relations (entre les individus, les équipes, et même entre des systèmes économiques ou écologiques) est crucial. Cela dépasse le simple diagnostic des facteurs isolés, comme dans PESTEL.
Un levier pour l'innovation collective : Les solutions aux crises viennent souvent de l’intelligence collective. Favoriser le lien permet de mobiliser des perspectives multiples et d’inventer des solutions innovantes qui n’émergeraient pas dans des silos.
Une approche humaine et éthique : L'intelligence du lien met en lumière les dimensions émotionnelles, valorielles, et relationnelles qui sont souvent négligées dans les analyses stratégiques classiques. Cela répond aux attentes croissantes de sens et d’engagement.
Comment intégrer l’intelligence du lien dans l’analyse stratégique ?
Créer un indicateur du capital relationnel : Évaluer la qualité des relations (au sein de l’organisation et avec ses parties prenantes externes) : niveau de confiance, collaboration, alignement sur les valeurs, etc...Ce que propose le profil en ligne "Index-MetoWE".
Apprendre à renforcer les liens : Former les équipes à partir d'expérimentations et de ressentis "dans les muscles", seule façon de faire passer la connaissance théorique au niveau de l'expérience éprouvée, et ainsi la rendre pérenne.
Nous serons heureux d'échanger avec vous sur le sujet!
Elisabeth & Jean-François
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